Poupées
Ces trois textes brefs, «Samskola», «Poupées de cire» et «Mitsou», de Rainer Maria Rilke, sont animés d’une même tension qui va de l’étrangeté au paradoxe jusqu’à l’expérience de la perte. Cette tension omniprésente est aussi celle qui oppose la vie à l’artifice, la liberté aux conventions, la créativité et la reproduction, le monde adulte et cette « part d’enfance » tant vantée chez Bernanos quand elle ne disparaît pas chez la « grande personne ». Cette tension se retrouve enfin dans l’essai de Baudelaire intitulé «La Morale du joujou» (1853), reproduit ici en annexe.
Cet ensemble est un hymne à la liberté qui n’a pourtant rien de naïf car Rilke sait que la liberté n’est pas un dû mais une conquête parfois dangereuse pour qui n’y est pas préparé.