Lettres à la fiancée
« Ô mes lettres d’amour, de vertu, de jeunesse, / C’est donc vous ! Je m’enivre encore à votre ivresse. / Je vous lis à genoux ! » C’est à soixante-dix ans que Victor Hugo écrit ces vers alors qu’il vient de se replonger dans les lettres de sa jeunesse, les lettres d’amour qu’il écrivit à Adèle Foucher avant de l’épouser à vingt ans et d’en faire sa femme.
C’est une correspondance où le poète célèbre cette volupté de la rêverie, de l’espoir et de la foi, de tout ce qui est le charme victorieux des vingt ans. Un parfum s’en exhale, comme des fleurs toutes scintillantes encore de rosée. On lit charmé ce roman vécu, ou plutôt cette idylle pareille
à celle que l’auteur des Misérables place dans une rue disparue du vieux Paris et où la mélancolie de Marius répond au sourire de Cosette.