Les Fous de Palerme
Un autre, Mattio, était pêcheur l'hiver, maître nageur l'été et don Juan chaque fois qu'il pouvait. Rarement pourtant, car il avait un oeil de verre qui n'était pas du goût des femmes. Un jour, il trouva deux touristes disposées à prendre un verre avec lui. Mais, comme la conversation languissait, pour briser la glace, il retira son oeil et le posa sur la table. Les touristes s'enfuirent et la rencontre n'eut pas de suite. Un autre, le baron Riso, fit peindre dans une pièce de sa villa les portraits de tous ses amis. Et sous les visages souriants, autant de squelettes. Un autre laissait toujours sa Fiat 500 rouge garée en double file. Et bien visible, sur le tableau de bord, un mot dans une écriture très élégante : Je reviens de tout de suite. Ou bien, je ne viens plus. Faites comme il vous plaira. Merci. Monsieur Conti. A Palerme, en Sicile, quand le vent souffle les gens deviennent zinzins. Lorsque le vent tombe, certains le restent.