
Les Arnaqueurs
La médiocrité, la noirceur, la haine, l'horreur sanglante de la vie, le monde de bruit et de fureur hantent des canailles ; Jim Thompson les éclaire parfois dans ses romans par une truculence savoureuse. Otez la truculence et qu'est-ce qu'il reste ? Les Arnaqueurs. C'est-à-dire le noir dans sa noirceur sans éclat, un malfrat bas de gamme qui manque périr d'un ulcère à l'estomac, sa mère, mante religieuse sans religion, à la fois victime et complice de gangsters aux grandes tortures et à la petite semaine, et sa maîtresse, une dévoreuse qui sent venir la vieillesse, et n'est même pas fichue d'assassiner proprement. On l'a compris, Les Arnaqueurs est, à sa façon un chef-d'oeuvre de désespérance. (Frederic Vitoux, Le Nouvel Observateur) Tragédie, haine, violence, rejet de l'un par l'autre, so