Jeux de maux
Le diable fait de nouveau irruption en littérature. Si David Lodge a revêtu l'habit infernal dans ce roman écrit en 1980, c'est pour poser quelques questions dérangeantes. Car le diable, c'est l'esprit qui nie, celui qui doute, qui regarde nos actions à la loupe pour en voir les failles et les ridicules. Avec son scalpel, son bistouri et son microscope, David Lodge dissèque, avec un plaisir certain, le grand corps de l'Église des années 50 et 60. Pour ce faire, il observe de près, de très près même, un petit groupe d'étudiants catholiques anglais et les chemins qu'ils suivent. Par quel miracle parvient-il à s'introduire dans tant de lits et dans tant d'âmes, comment s'y prend-il pour reconstituer avec une telle force les moindres détails d'une époque et d'un milieu? Confesseur d'une Angleterre frustrée, affreusement puritaine, David Lodge est d'une cruauté assez terrible : le Mauriac britannique, c'est lui ! (André Clavel, L'Événement du Jeudi)