Ces temps-ci
Les « affaires de mœurs », comme celles qui touchent au harcèlement et à la pédophilie, déplacent le seuil de tolérance pour ces mêmes souffrances et ces mêmes humiliations. Il était grand temps que la honte change de camp. Les responsables des violations ne se sentent plus protégés par le silence de la société, de sa complaisance ou de son indifférence. Mais jusqu’où doit s’étendre leur mise en accusation ? Quelle est la part de l’hypocrisie d’une société qui s’achète une vertu rétrospective ? Ces « affaires » constituent une épreuve pour la société, non seulement parce qu’elles la mettent en face de son silence passé, mais parce qu’elles l’exposent, en guise d’expiation, à un empiètement de la vertu sur les libertés fondamentales, à commencer par celles de l’expression et de la création.