Le pur et l'impur
"On s’apercevra peut-être un jour que c’est là mon meilleur livre", disait-elle. De fait, Colette tenait énormément à cet ouvrage de 1932 qu’elle réécrivit en 1941, à 69 ans, et qui est à placer au même rang que "Sido" et "La Naissance du jour". Pionnière de l’autofiction, elle offre ici une enquête sur les femmes, le plaisir et les hommes, où l’on croise la femme cougar, le don Juan, le gay, la lesbienne, celles qui se travestissent ou revendiquent une identité masculine, et des thèmes comme le fait de mentir sur sa jouissance, la jalousie, le triolisme, etc. Refusant tout jugement, Colette laisse s’exprimer la fluidité des identités et des goûts, et montre, à l’instar d’une Flora Tristan, un féminisme pragmatique, un féminisme du quotidien.