Volonté et psychothérapie
Soigner un névrosé, ce n'est pas lui faire réintégrer le monde des gens «normaux» mais, bien au contraire, réveiller en lui une créativité enfouie. Otto Rank a toujours considéré le névrosé comme un artiste réduit à l'impuissance, un créateur muselé par sa propre volonté de négation. Dès lors, il s'agit d'encourager le moi, de le fortifier dans sa volonté, jusqu'ici contrariée et étouffée, d'auto-affirmation créatrice, de lui donner toutes ses chances d'expression et, par là, de lui permettre d'échapper à la loi collective et au nivellement des personnalités. En participant dynamiquement - fût-ce avec l'énergie du désespoir - à l'entreprise thérapeutique, le névrosé peut inverser le cours des choses et devenir comme le thérapeute un véritable créateur.