Terre d'ébène
Paris, 1927. André Gide dénonce, dans "Voyage au Congo", le scandale de l’effroyable chantier de la ligne Congo-Océan, qui doit relier Brazzaville à Pointe-Noire. Aussitôt, Albert Londres part enquêter sur les dérives du système colonial en Afrique noire. Il en ramène une série de reportages accablants, dans lesquels il montre que même si l’esclavage est officiellement aboli, la traite des Noirs se poursuit sous la forme du travail forcé. Publiés à l’automne 1928 par "Le Petit Parisien", ils font l’effet d’une bombe et mobilisent l’opinion publique, obligeant le gouvernement à se justifier à la Chambre. Le livre qu’il en tire en 1929, électrisé par son génie du dialogue, une narration syncopée et des formules puissamment corrosives, devient un best-seller. Avec "Terre d’ébène", Albert Londres le "redresseur de torts" réputé pour ses scoops journalistiques accède à la célébrité. Trois ans plus tard, revenant de Chine avec dans ses malles un nouveau reportage explosif, il disparaît en mer dans des circonstances qui n’ont toujours pas été élucidées.