Prismes
Ce livre, qui conjugue sensibilité esthétique et violence de la critique, est l'un des meilleurs accès à l'oeuvre d'Adorno. Tout l'univers de ce philosophe au génie composite y est présent : philosophie, théorie de la société, musique, littérature. Son objet : prévenir le risque de voir une tradition culturelle pervertie par le conformisme. Bach ? On jouit de sa musique parce qu'on peut s'y soumettre. Kafka ? On s'est empressé de l'intégrer à un courant de pensée établi (l'existentialisme). Spengler, Veblen, Stefan George ? Toujours gênants malgré leurs idéologies, ils vivent un oubli prématuré. Mais par-delà la critique, on retrouvera également le panthéon d'Adorno : Bach et Schönberg, Proust et Valéry, Kafka et Benjamin. Nul n'est exempt d'aveuglement, écrit Adorno, pas même le «critique