Matisse, ou le miracle de Collioure
Quand Matisse s’installe à Collioure, en mai 1905, il n’est encore qu’un « petit maître ». Mais à l’automne 1905, c’est en maître de la couleur, en fauve, qu’il rentre à Paris. Comment expliquer cette métamorphose ? Jean-Pierre Barou perce le mystère du « creuset catalan » d’où est sortie toute la peinture du xxe siècle. Plus que la lumière, c’est la découverte, avant même le Salon d’automne, des bois sculptés de Gauguin et l’influence des « indigènes » de Collioure qui sont à l’origine de la naissance de l’art moderne. Matisse y reviendra régulièrement de 1905 à 1914 et y peindra certaines de ses plus grandes œuvres, tel «Nu bleu »ou «Porte-fenêtre à Collioure», inspirant Picasso, Max Jacob, Juan Gris et Georges Braque qui viendront à leur tour séjourner dans le Roussillon, devenu le terreau fertile d’une révolution picturale.