Les paroles des papes qui ont changé le monde
C’est en entendant le franc-parler du pape François, écho des accents virulents de ses prédécesseurs du Moyen Âge, qu’Alessandro Barbero a entrepris ce voyage à travers la parole pontificale du XIe siècle à nos jours. Révélatrices de la personnalité de chaque pape, ces petites phrases ont surpris, parfois scandalisé, la communauté des catholiques, et bien au-delà. Ainsi, en 1239, Grégoire IX n’hésite pas, dans sa lettre d’excommunication visant l’empereur Frédéric II, à le comparer à la bête velue de l’Apocalypse, instaurant durant tout le Moyen Âge la primauté de l’Église sur les rois de ce monde. En 1891, en pleine exploitation des travailleurs et lutte des classes, Léon XIII parle de la réalité de la « question ouvrière » et appelle les patrons à ne pas trop rechercher le « culte du profit ». En 1963, prônant la coexistence pacifique entre
États, Jean XXIII réafirme les concepts de dignité de la personne humaine et de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Autant de pierres d’angle qui contribuèrent à faire entendre la voix pontificale dans le grand concert des nations.
Un essai brillant pour quiconque veut comprendre le poids de l’Église dans le monde. Professeur d’histoire médiévale à l’université du Piémont oriental (Vercelli), Alessandro Barbero embrasse avec brio toutes les périodes de l’Histoire, du «Divan d’Istanbul» (Payot, 2013) à «Waterloo» (Flammarion, 2005) en passant par «Lépante, 1571» (Flammarion, 2012).